Vipères…nouvelles mesures de protection, et nouvelle espèce de crapaud !

Le 11 février 2021 était publié au Journal Officiel l’arrêté du 08 janvier 2021, abrogeant celui du 19 novembre 2017, fixant la liste des amphibiens et des reptiles représentés sur le territoire métropolitain, protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043113964)

Concrètement, pour les espèces de Loire-Atlantique, quelles sont les différences entre les arrêtés de 2007 et 2021 ?

Pour les reptiles, c’est le classement à l’article 2 des deux vipères à savoir :

  • la Vipère aspic (Vipera aspis) ;
  • la Vipère péliade (Vipera berus).

Ces deux serpents étaient autrefois classés à l’article 4 ce qui permettait leur destruction (sans mutilation !) mais interdisait la détention, le transport et le commerce d’individus prélevés. L’article 2 leur donne désormais une protection « totale » qui interdit, pour les adultes, jeunes et œufs, leur destruction, la mutilation et la perturbation intentionnelle ainsi que le transport et le commerce d’individus prélevés. Mais, autre effet important de l’article 2, il est aussi interdit la destruction et la dégradation de leurs sites de reproduction et de repos. Ainsi les individus et les habitats sont protégés.

Il s’agit donc d’une bonne nouvelle et cela permettra notamment de prendre en compte ces deux vipères (individus comme habitats) dans les études réglementaires (telles que les évaluations environnementales). Pour mémoire, la Vipère péliade et la Vipère aspic sont classées « vulnérables » (VU) en Pays de la Loire [1], et la Vipère péliade est également classée « vulnérable » à l’échelle nationale [2]. De surcroît, la Vipère péliade est considérée « en danger » (EN) en Bretagne et Centre, deux régions voisines des Pays de la Loire.

Vipère aspic (Vipera aspis) (Loire-Atlantique)

En ce qui concerne les amphibiens de Loire Atlantique, apparaît dans l’arrêté à l’article 3, le « nouveau » taxon suivant : Crapaud épineux (Bufo spinosus). Le Crapaud épineux était autrefois une sous-espèce du Crapaud commun (Bufo bufo). Il a toutefois été élevé au rang d’espèce en 2013. Sa répartition française connue s’étend grossièrement à l’Ouest de l’axe Caen-Grenoble, le Crapaud commun occupant l’Est (seul le Crapaud épineux est ainsi connu de notre département). L’inscription du Crapaud épineux à l’article 3, au même niveau que le Crapaud commun, apparaissait alors comme une évidence. L’article 3 est une protection « partielle » qui interdit la destruction, la mutilation et la perturbation intentionnelle des individus (adultes, jeunes ou œufs) ainsi que le commerce des individus prélevés. Les habitats ne sont toutefois pas protégés.

Par ailleurs, notons malheureusement que la Grenouille rousse (Rana temporaria) et la Grenouille verte (Pelophylax kl. Esculentus) sont toujours inscrites à l’article 4 (ex article 5) de l’arrêté qui autorise leur destruction (habitats et individus).

[1] MARCHADOUR B. (coord.), 2009. Mammifères, Amphibiens et Reptiles prioritaires en Pays de la Loire. Coordination régionale LPO Pays de la Loire, Conseil régional des Pays de la Loire, 125 p.

[2] UICN France, MNHN & SHF, 2015. La Liste rouge des espèces menacées en France – Reptiles et Amphibiens de France métropolitaine. Paris, France.


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