Le GNLA a été sollicité dans le cadre du PNAO (Plan National d’Action en faveur des Odonates) pour participer à une étude concernant les « Gomphes de Loire ».
Cette étude, financée par l’AELB (Agence de l’Eau Loire-Bretagne) était réalisée dans la continuité de ce qui avait pu être fait dans les autres régions du bassin de la Loire auparavant, suivant un protocole standardisé. Plusieurs autres structures y participaient (dont le GRETIA, coordinateur de l’étude en Pays de la Loire).

Pour être très synthétique (vous aurez un compte-rendu détaillé dans le prochain numéro de la Chronique Naturaliste du GNLA), il s’agissait de récolter les exuvies des Gomphidae (des libellules dont les larves fouisseuses passent plusieurs années dans le fond des cours d’eau), et en particulier celles de deux espèces ciblées par le PNAO : Ophiogomphus cecilia et Gomphus flavipes.

Le GNLA s’était vu confier l’étude sur 4 mailles (des mailles de 250m x250m tirées au sort) autour d’Ancenis. Chacune de ces mailles était visitée une fois par mois en mai, juin, juillet et août 2017. L’objectif était alors de récolter la totalité des exuvies sur les berges concernées, mais en les rattachant à chaque fois à des « sections » de rive homogènes (en décrivant pour chacune de ces sections le substrat, la pente des berges, la végétation…, de manière à pouvoir réaliser à l’échelle régionale une analyse statistique des preferenda écologiques de chacune de ces espèces).

Sans vouloir détailler ici les résultats, nous vous informons que sur les 4 mailles suivies, nous avons récolté 981 exuvies de Gomphidae, dont un peu plus d’une centaine d’O. cecilia et presque 200 de G. flavipes. Ces deux espèces, jusqu’alors considérées comme très rares dans le département, restent vraisemblablement très localisés et avec des niveaux de population bien supérieurs à ce que nous pouvions imaginer. Des pics d’émergences légèrement différents de ce que la littérature décrivait ont aussi pu être notés (notamment un peu plus précoce pour O. cecilia).
L’autre résultat intéressant fut la découverte par Bertrand Piney et moi-même d’un mâle de Gomphus simillimus en fin d’émergence, et d’une exuvie à Ancenis. Cela a permis d’attester pour la première fois la reproduction de cette espèce dans notre département.
Il semblerait que d’autres structures participantes aient elles aussi découvert quelques exuvies. Une excellente nouvelle donc pour les odonatologues du GNLA !

Autre intérêt de cette étude : l’un des sites étudiés (le plus intéressant) appartient au Département et des enjeux de gestion forts sont apparus (surpâturage et piétinement ponctuel de certaines berges par des moutons en période d’émergences). L’éleveur a déjà été rencontré et s’avère tout à fait ouvert à une prise en compte des enjeux odonatologiques, nous prendrons contact avec les techniciens gestionnaires du site avant la saison prochaine afin que nos préconisations puissent être appliquées.

Je tiens à remercier le CA qui a soutenu mon envie de réaliser cette étude, mais aussi et surtout les bénévoles qui sont venu m’aider lors des prospections de terrain de juin et juillet, à savoir Bertrand Piney, Hugo Touzé et Yann Brilland.

Il n’est pas impossible qu’en juin prochain je fasse appel à toutes les bonnes volontés pour une récolte ponctuelle et coordonnées sur un nombre important « d’épis » de Loire, pour essayer d’en apprendre encore un peu plus sur ces énigmatiques libellules. Merci par avance à celles et ceux qui répondront présents !
Pour le GNLA,
Patrick Trécul.